Départ – Samedi 24 avril
C’est le grand depart, les sacs sont faits, on file à l’aéroport, 1h30 de métro avec 2 correspondances.
Arrivé à Manille, capitale des Philippines, il nous fallait attendre 8h pour notre vol vers Puerto Princesa, Palawan. Après avoir acheté une petite bière (obligé de goûter la bière locale…) et une grande bouteille d’eau, on a fait comme tout le monde dans l’aéroport : se trouver des sièges pour pieuter.
Puerto Princesa – Dimanche 25 avril
9h30, arrivés sur place et premier contact avec la chaleur. En effet, on est pas sorti de l’aéroport à Manille, on avait pas trop envie de se faire agresser là-bas…
Première mission, trouver un ATM pour avoir des tunes (on avait quand même déjà changé un peu d’argent mais pas assez). L’aéroport de Puerto, laisse tomber, il n’y a rien, pas d’ATM donc on s’est dit qu’on allait bien en trouver un downtown. Direction donc l’agence de location de moto, à 300m de l’aéroport. Premier essai des motos (des Honda XRM 125, semi automatiques à 4 vitesses), pas évident, je me suis même pris un arbre (sans grand danger…). On a quand même eu les boules de les prendre mais les gonzesses qui nous les louaient nous ont rassurés en nous disant qu’on s’y faisait vite, elles n’ont pas menti, l’après-midi même on était déjà des as du guidon.
Après avoir passé une heure à chercher un ATM, on s’est pris une petite chambre. Assez rustique, fourmis un peu partout et la nuit, le générateur de l’hôtel fait un bruit dingue !
On a passé l’après-midi en moto dans les petites rues de la ville à la recherche d’une plage sans trop de succès… Puerto Princesa n’est pas vraiment une ville paradisiaque ni très riche.
Sabang – Lundi 26 avril
Réveil à Puerto Princesa, on se dit qu’on achèterait bien un deuxième tube de crème solaire, des fois qu’on en trouverait pas ailleurs… La crème solaire en poche, premier drame, Judi ne retrouve plus ses clés de moto. Nico et Max se chargent de retourner à l’agence (à 2km de là) pour voir ce qu’on peut faire, pendant que Judi surveille son scoot’, histoire qu’on ne le vole pas… Finalement, à part qu’on a perdu 1h30 sur notre planning, tout s’est arrangé et ça ne nous a coûté que 200 Piso (un peu plus de 3€) pour le double de la clé.
Le trip commence réellement. 2h30 de route jusque Sabang, on sort du trafic infernal de Puerto pour des routes à travers les forêts et les petits villages de quelques huttes de fortune, en dépassant les bus qui datent de la seconde guerre mondiale. Nos réservoirs ne sont pas bien grands et on ne connaissait pas la consommation de nos engins donc on avait un peu peur de la panne sèche, on ne s’imaginait pas encore que tous les petits commerçants au bord des routes vendent de l’essence en bouteille…
Arrivés à Sabang, la plage est magnifique et notre cottage très bien situé. Le standing des chambres d’hôtel aux Philippines n’est décidément pas très élevé, c’est pas bien grave mais bon c’est un peu emmerdant de ne pas avoir de PQ ou de chasse d’eau… Niveau électricité, c’est quelques heures par jour, le reste du temps tu peux te brosser ! Le prix d’une nuit n’est jamais élevé non plus, en moyenne on dormait pour 4-5€ par personne pour une nuit…
On voulait faire l’Underground River ce jour-là mais malheureusement, elle ferme à 15h (pour des raisons de protection de la faune et flore, il faut dire qu’elle est classée au patrimoine de l’UNESCO), ce n’est que partie remise. Le soir, petite bouffe au bord de la plage et petit rhum-ananas. On se rend compte que la vie aux Philippines ne coûte vraiment pas cher…
Underground River – Mardi 27 avril
Sabang, 6 heures du matin. Le soleil réchauffe déjà la plage et nous nous levons, inconscients alors que nous étions sur le point de vivre une des journées les plus mémorables de notre existence. Au programme ce mardi matin : la visite de la fameuse rivière souterraine de Palawan. Fierté locale, elle est reconnue comme étant le plus long cours d’eau souterrain au monde. Logée dans la forêt tropicale et peuplée de milliers de chauve-souris, elle vaut le détour. Pour y accéder, deux moyens s’offrent à nous : une marche d’environ deux heures dans la jungle ou 20 minutes de bateau. Nous avons décidé de marcher le matin, tôt pour éviter la chaleur, et de rentrer via les flots.
Nous voilà donc partis, sur le coup de 7h à la conquête de flore et de la faune de Palawan. Pas besoin de marcher très longtemps pour sentir la moiteur et la chaleur nous étouffer, tandis que nous sommes accueillis par le bruit impressionnant des insectes locaux. Trempés jusqu’à la moelle, le souffle court, la progression n’est pas évidente…et c’est là que l’on se rend compte qu’un bide à pintes peut être handicapant !
La fin du trail est assez sympathique puisqu’elle consiste en un escalier de bois monté quelques mètres au dessus de rochers taillés comme des épines. Rien de bien dangereux, à condition de ne pas mettre le pied là où quelques planches manquent… !
Finalement, après un peu moins de deux heures de marche, 2 litres de flotte affonés et quelques pauses, les eaux turquoises de la rivière nous indiquent notre destination finale.
45 minutes de navigation, les yeux dirigés vers les caves, rochers, évitant les cadeaux des chauve-souris (mineral water disait le rigolo de guide), à profiter du calme ambiant.
Sortis des entrailles de la terre, nous demandons un bateau pour rentrer, la météo se gâte quelque peu, le retour est sympa, chahuté par les vagues, les cheveux au vent.
C’est maintenant que la vraie aventure commence. Alors que nous ingurgitons du « chicken » local au cottage, le tonnerre raisonne et il commence à tomber ce qu’on appelle couramment une drache nationale. Nous avons appris plus tard qu’il s’agissait de la première pluie de l’année…on se serait bien passé d’une telle première !
Max lance : « On va y aller les gars, ça ne dure jamais longtemps les pluies ici ». Nous quittons donc Sabang sous la pluie, super bien protégés pour contrer l’eau… Et bah en fait non puisqu’on était assez optimiste concernant la météo en préparant le voyage et que de toute façon on n’avait pas la place dans les sacs pour des vêtements de mauvais temps. Short, T-shirt furent donc nos combinaisons de motards… En fait la pluie tropicale, quand on roule à moto, c’est plutôt chiant ! Les grosses gouttes fouettent le corps, on ne voit pas grand-chose…à moins de porter des lunettes de plongée ! A la guerre comme à la guerre, tant pis pour le style. Ca aide un petit temps, mais en soi, c’est pas évident malgré tout. Depuis le départ de Sabang, Nico se plaignait d’un bruit à sa moto, sans doute la chaîne qui tirait un peu la gueule. Judi et Max ne s’en faisaient pas trop, essayant de rester optimistes. Ca a duré 15 kilomètres…la distance qu’il a fallu pour que la dite chaîne décide de rompre, dans une montée, sous la pluie, au milieu de nulle part. La réaction de Nico fut assez simple : un fou rire de malade, un rire nerveux pour essayer de dédramatiser une situation qui semblait mal embarquée. Au dessus de la montée se trouvait un petit village, c'est-à-dire 5 maisons en bois, des poulets et quelques porcs. Judi et Max décident d’aller demander de l’aide aux villageois tandis que Nico pousse sa moto et reste à l’écart, hagard, circonspect quant à l’aide qu’on pourrait trouver dans ce bled. Après avoir expliqué la situation, la chaîne à la main à un des villageois, il nous répara la moto en 30minutes, tandis que nous étions devenus une attraction de choix pour les quelques gosses venus voir les étrangers en difficulté.
Confiants d’atteindre Port Barton malgré le temps peu clément, c’était sans compter les événements qui allaient suivre... Nous sortons de la jungle, et empruntons enfin une route nationale. Le problème c’est que la pluie redouble d’intensité, que les arbres ne nous protègent plus et que rouler à une main pour se protéger, voire les yeux fermés, c’est pas spécialement sécurisant.
Nous voyons un hôtel sur la droite de la route et décidons de nous arrêter pour attendre la fin de l’averse…
« You want to go to Port Barton, you are crazy, it’s too far, it’s gonna be dark», c’est ce que nous a lancé la serveuse. On mange un sandwich pour reprendre quelques forces, on attend la fin de la pluie et on se relance sur nos bécanes, sous le regard amusé des quelques locaux présents.
On savait à quel point ce serait galère mais on ne pouvait pas prévoir qu’un clou énorme aurait eu la mauvaise idée d’éclater la chambre à air du pneu arrière de Max, qui fit tout son possible pour rester sur la moto.
Comment ne pas rire devant l’absurdité de la situation : il pleut, on a une chaine à moitié en vrac, un pneu à plat, on se dit qu’on atteindra jamais Barton et qu’il fera noir deux heures plus tard… Seulement, dans notre malheur, un nouveau « miracle » se produisit. Un philippin passa par là et fit demi-tour en disant qu’il pouvait nous aider. Le mec en question n’était rien d’autre que le spécialiste local en pneu et chambres à air…Balèze non ? Malheureusement, le pneu a explosé et il fallait tout changer, pas moyen de mettre une rustine, Judi est donc parti chercher le matériel nécessaire au village précédent, avec un philippin sur sa moto et sous la pluie à 80km/h, 1h plus tard, on avait un pneu tout neuf…
C’est à ce moment là qu’on a demandé combien on devait pour la réparation (hors prix de la chambre à air, 3€ pour elle si vous voulez tout savoir…). Sans blague, il a demandé 50 piso, ce qui fait moins d’un euro, pour une heure de travail. Tellement reconnaissants, on a doublé son salaire, 100 piso pour nous remettre sur roues, c’était la moindre des choses !
Port Barton, trop loin, pensions pas chères à Roxas, à 50 kms de là, let’s do it ! Il est pas loin de 17h, c’est jouable mais en croisant les doigts que le sort ne s’acharne pas sur nous. Arrivés là bas, la nuit tombée, Roxas ça craint, tout est fermé à part quelques magasins et nous sommes obligés de manger des brochettes de boeuf et d’intestins de poulets dans la rue. On a connu mieux. C’est alors qu’en rentrant à la pension, nous sommes tombés sur la kermesse du village : des gens dansent sur un podium, il y a quelques endroits pour boire… Il n’en fallait pas plus, go for it !
En vrac, une dame d’un âge certain qui prend des photos en furtif avec son gsm et qui demande le numéro de Judi, des petits Philippins qui essaient de nous causer et qui finissent explosés au rhum et surtout un transexuel qui appréciait apparemment notre compagnie. Au final, après quelques bières, on passe à la boisson locale : rhum, ice tea. Avant qu’on s’en rende compte, on termine assez joyeux, en se demandant si on a rêvé notre journée où si on était bien dans la réalité. Pour couronner ce mardi, on a eu droit à une filature du transex qui nous suivit jusqu’à notre pension et qui s’était tapé sur un banc près de notre chambre…
On voulait de l’aventure, on a été bien servis… !
Port Barton – Mercredi 28 avril
Réveil un peu délicat à Roxas ce matin-là, avec la petite fête de la veille… Néanmoins, nous étions motivés de quitter cette petite ville sans grand intérêt. Malgré encore quelques plaintes de Nico à propos des bruits suspects de sa moto, nous prenons la route, une dizaine de kilomètres de route suivis de 23km de pistes. 23km ça ne semble pas beaucoup mais quand c’est de la piste comme ça, ça prend un temps fou ! En gros, 1h30 pour faire les deux fameuses dernières dizaines…
Ballotés dans tous les sens, une lueur d’espoir apparait quand Max découvre un tronçon de route : à fond les manettes ! Pas de chance, ce ne fut que de très courte durée. Max a alors freiné comme un malade pour ne pas se prendre le début de piste à fond, l’arrière de sa moto dérape vers la gauche, paf un grand coup de pied sur le sol pour rebalancer la moto dans le droit chemin, petite frayeur mais plus de peur que de mal, heureusement !
Arrivés à Port Barton, on s’adresse à un pey au bord de la plage pour lui demander où était l’hôtel El Dorado Sunset Resort. Le type nous y conduit bien gentiment et nous apprend qu’il est pêcheur et qu’il peut nous emmener le lendemain visiter les quelques petites îles aux alentours et faire du snorkeling. Le rdv est pris, il nous fera même la bouffe.
Seuls clients de l’hôtel, nous avons un petit bungalow au bord de la plage, toujours pas le grand luxe mais on s’y est fait. On nous informe qu’il suffit de noter dans un carnet tout ce que l’on consomme et de se servir nous-mêmes, vive la confiance. Rassurez-vous, on a été honnête !
Le soir arrive, petit resto et coucher de bonne heure. Petit bémol, l’orage a apporté avec lui toute sorte de bestioles. Une magnifique araignée de 7-8cm de diamètre a échappé à notre chasse aux insectes. Pas de chance pour Nico qui a horreur de ça et à qui c’était le tour de prendre l’extra bed qui se trouvait ici être un simple matelas sur le sol. Plus mauvaise nuit du séjour pour Nico donc…
Island Hopping – Jeudi 29 avril
9h du matin, notre petit pêcheur nous attend, fidèle au rdv. On avait un peu peur qu’il nous ai juste prix l’argent des courses pour le dîner mais non, il était bien là. Le temps est bien meilleur que la veille, grand soleil, super chouette pour le snorkeling, beaucoup moins pour nos coups de soleil, on y reviendra plus loin dans le récit…
Au programme de la journée, découverte des récifs de coraux, balade autour des îles, un poisson au barbecue à midi sur l’une d’elles, baignade…
Malgré toutes nos précautions, le soleil était tellement fort que nous nous retrouvons tous les trois avec le dos brûlé, aïe aïe aïe !
Encore une fois, la soirée ne fut pas bien longue, notre excursion nous avait vraiment exténué et les coups de soleil n’ont fait qu’empirer les choses. Au tour de Max de prendre le lit par terre…